Après une baisse liée à la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021, le nombre d’IVG augmente en 2022 en France et atteint son plus haut niveau depuis les années 1990. Cette augmentation est particulièrement importante en Guyane qui reste le département où l’on comptabilise le plus d’interruptions volontaires de grossesse. En 2022, 16,2 IVG pour 1.000 femmes ont été enregistrées dans le pays, contre 48,7 ‰ pour la Guyane, d’après une étude de la DREES, la direction de la Recherche des études, de l’évaluation et des statistiques.

Le nombre d’IVG n’a jamais été aussi élevé en France depuis les années 1990. En 2022 16,2‰ IVG ont été enregistrées dans le pays et 30,7‰ dans les DROM. Les écarts perdurent entre les départements et la Guyane reste en tête de ceux où les recours à l’IVG sont les plus nombreux avec 48,7 ‰ IVG, loin devant la Guadeloupe (40,6‰), la Martinique (31,3‰), la Réunion (23,6‰) ou la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 22,6‰.

Le taux de recours à l’IVG dépasse légèrement le niveau de 2019, le plus élevé depuis les années 1990. Dans les DROM, les taux augmentent également, malgré des niveaux déjà élevés passant en moyenne de 28,9 ‰ en 2021 à 30,7 ‰ en 2022. Ce taux augmente particulièrement en Guyane, où il atteint 48,7‰ en 2022, contre 39,5‰ en 2019 (+9,2‰) soit plus du double des taux de recours les plus élevés enregistrés dans les régions hexagonales, à la Réunion ou à Mayotte. “En Guyane, les grossesses précoces sont plus fréquentes, il y a plus de méfiance par rapport à la contraception et il est probable qu’une part non négligeable des IVG concernent des femmes non résidentes (Ce qui semble confirmé par la forte proportion de femmes concernées par un « numéro de sécurité sociale provisoire » (attribué à titre provisoire aux personnes qui ne sont pas nées en France) en Guyane : 21 % contre 1 % pour la métropole), d’où un taux de recours élevé, et probablement surestimé du fait d’un dénominateur ne les prenant pas en compte (Des travaux plus poussés permettant de distinguer uniquement les femmes résidentes ayant recours à l’IVG permettraient d’améliorer le calcul des taux de recours en Guyane)”, indique la DREES.

L’indice conjoncturel d’avortement a augmenté dans toutes les régions et varie en fonction des régions (pour l’hexagone, de 0,42 dans la région Pays de la Loire à 0,81 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et pour les DROM, de 0,67 à Mayotte à 1,67 en Guyane). Si en France, la plupart des IVG sont réalisées en dehors d’une structure hospitalière, en Guyane en 2022, la majorité des IVG sont réalisées sous la forme de forfaits médicamenteux de ville (FMV) en cabinet libéral (2.575 réalisées ainsi, contre 961 en hôpital et 181 FMV en centre de santé, de planification et d’éducation familiale). En Guyane, le recours à l’IVG chez les mineures est quatre fois supérieur au reste de la France, d’après l’ARS Guyane.

(Claudia Ledezert)