Le 22 février dernier, la Communauté d’agglomération du centre littoral (CACL) a officiellement lancé le 1er Plan intercommunal de Lutte contre l’habitat indigne en signant un protocole d’accord avec la Préfecture et la CTG. Ce protocole a pour objectifs de produire des logements, de résorber l’habitat insalubre et de stopper les développements illicites de constructions et quartiers entiers.

La Communauté d’agglomération du centre littoral a recensé plus de 7.000 logements potentiellement indignes implantés sur 78 secteurs qui concernent plus de 20% de la population du territoire. 

Pour tenter de remédier à cette problématique, Serge Smock, président de la CACL et Gilles Adelson 1er vice-président, ont signé avec la CTG et la Préfecture le protocole d’accord du 1er Plan intercommunal de Lutte contre l’habitat indigne (PILHI). “Élaboré en collaboration avec les partenaires de l’habitat : la Préfecture de Guyane, la CTG, les bailleurs sociaux, les communes, etc…, il se déploiera sur 6 ans de 2023 à 2029. Il est doté d’un programme d’actions pluriannuelles qui repose sur les trois objectifs socles du Programme local de l’Habitat (PLH) de la CACL : produire des logements suffisants et adaptés ; résorber l’habitat insalubre, mettre un terme aux développements illicites de constructions et quartiers entiers”, peut-on lire.

La CACL a priorisé 22 secteurs, soit plus de 3.350 logements dont 4 secteurs complexes. “18 secteurs opérationnels seront traités via les dispositifs suivants : 9 opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) ; 7 opérations de maîtrises d’oeuvres urbaine et sociale (MOUS) de relogement ; 3 opérations de résorption de l’habitat insalubre (RHI) ou résorption de l’habitat spontané (RHS)”, indique le communiqué de la CACL.

Cette signature intervient quelques semaines après la publication du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’habitat indigne dans les Outre-mer qui représente 110.000 logements sur 900.000e, soit 12% de l’habitat, avec une très forte concentration en Guyane. La Fondation a estimé qu’en Guyane, 47% des ménages sont confrontés à au moins un défaut grave de leur logement. Un territoire où l’habitat informel est très présent car en partie alimenté par “l’immigration depuis les pays voisins qui, faute notamment d’un dispositif d’accueil organisé, s’est traduite par des installations anarchiques à divers endroits parfois très exposés aux risques naturels”, détaillait le rapport. “Ce phénomène connaitrait une croissance exponentielle en Guyane notamment (plus de 1.000 nouvelles constructions par an depuis 2001)”, poursuit le rapport.

En Guyane, ce sont 10% des logements qui sont encore dépourvus d’électricité. L’absence d’eau chaude touche 45% du parc des résidences principales guyanaises, d’après la Fondation.

(Claudia Ledezert)